Léo Robert

Léo Robert

Une photographie de Léo Robert.

Léo Robert joua un rôle principal dans l’histoire de la crise linguistique des années 1980. Grand défenseur des droits des francophones, il fut un exemple de leader exceptionnel pour les Franco-Manitobains.

Commençons d’abord avec une petite esquisse de sa carrière illustre. En 1967, Léo Robert débuta sa carrière comme enseignant d’école primaire à l’école de Sainte-Agathe. Il combla ce poste jusqu’en 1972 lorsqu’il partit enseigner à l’école Précieux-Sang. Il demeura là pendant douze ans pour ensuite devenir directeur de son ancienne école à Sainte-Agathe. De 1982 à 1984 Léo Robert présida la SFM (Société de la francophonie manitobaine) et par après, de 1988 à 1997, il fut directeur de l’école Lagimodière à Lorette et ensuite du Collège Louis-Riel à Saint-Boniface. Après ceci, de 1997 à 2003, M. Robert occupa le poste de directeur général de la DSFM (Division scolaire franco-manitobaine). L’année suivante, pendant un an, il devint directeur du service de la pastorale à l’Hôpital général de Saint-Boniface. De plus, il est un membre fondateur et fut même président de l’Association des directeurs et des directrices des écoles franco-manitobaines.[1]

C’était lors de sa présidence à la SFM que la crise linguistique eut lieu. Selon un article publié dans La Liberté en 1993 : « La haine ancestrale contre les francophones avait été réveillée par la décision de l’administration Pawley en 1982 de procéder à un amendement constitutionnel permettant à la communauté d’obtenir des services en français au lieu de la traduction de toutes les lois depuis 1890, une obligation que le parti au pouvoir craignait se faire imposer par la Cour Suprême ».

Voilà l’environnement chargé dans lequel M. Robert se retrouva en entrant en fonctions à la SFM. Il fit partie de débats qui s’amplifiaient et se lutta pour les droits essentiels à la survie de la francophonie au Manitoba avec courage et persévérance. Ce fut un temps difficile pour Léo Robert et sa famille, surtout lorsqu’il reçut plusieurs menaces de la partie adverse. Ces messages inquiétants furent transmis par la poste ainsi que par téléphone. Sa famille aussi fut menacée, assez gravement qu’ils furent obligés de quitter leur domicile temporairement. Le point d’ébullition eut lieu le 30 janvier 1983, quand M. Robert reçut un appel de la police très tôt le matin l’informant que l’édifice de la SFM était en flammes, et que l’on soupçonnait une main criminelle. Ceci s’ajouta à une longue liste d’ennuis, l’une d’elle étant des graffitis anti-francophones de tous genres sur des bâtiments à St-Boniface.[2]

Ce fut une lutte épuisante, mais le 27 septembre à Sainte-Anne-des-Chênes, il y eut un moment d’encouragement. Une foule de plus de deux mille Franco-Manitobains se sont présentés pour assister à « l’amendement à la loi constitutive du Manitoba ». C’était un tournant très prometteur pour Léo Robert.[3] En 1985, on a finalement pu célébrer la victoire. Les lois manitobaines furent déclarées inconstitutionnelles et la Province se voyait dans l’obligation de publier toutes les lois et tous les règlements dans les deux langues. De plus, ce travail énorme de traduction, accumulé depuis 1890, devait s’accomplir dans une période de trois ans.[4] La fortitude de Léo Robert pendant ces temps pénibles et désagréable a eu comme résultat une société francophone plus libre, où nous tenons toujours le travail ardu de M. Robert à cœur tout en célébrant notre langue et notre culture avec plus d’aisance.

[1] https://www.acelf.ca/apropos/membres-honoraires/lrobert.php. Membres honoraires. Monsieur Léo Robert

[2] « Je ne comprends encore pas cette haine ». Jean-Pierre Dubé. 29 Janvier, 1993. La Liberté (p. 15)

[3] Léo Robert. Le 5 novembre, 1993. La Liberté (p. 41)

[4] http://shsb.mb.ca/Au_pays_de_Riel/Chronologies/Manitoba_francais

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