Sara Riel

Sara Riel vint au monde le 11 octobre 1848, quatre ans après la naissance de son frère célèbre Louis Riel (connu comme le père du Manitoba).[1] Fille d’une mère canadienne-française (Julie Lagimodière) et d’un père Métis (Louis Riel, père), elle grandit à St-Vital et fréquenta l’école-pensionnat des Sœurs Grises.[2] Peu de temps après ses 18 ans, les Sœurs Grises accueillirent Sara comme novice dans leur congrégation. Le 8 mars 1868, Sara prononça ses vœux perpétuels en se joignant aux Sœurs de la Charité de Montréal, et se donna complètement à Dieu et au service des pauvres.2 Sara devint une des premières Sœurs Grises missionnaire métisse. Lors des périodes de séparation de sa famille, Sara communiqua assez fréquemment avec ces gens par la poste. En particulier nous retrouvons dans les collections d’archives de nombreuses lettres de Sara à Louis, ou l’on remarque un amour fraternel et une amitié très proche.[3]
On lui donna comme première mission le poste d’enseignante à St-Norbert. Polyglotte et douée pour le chant, on lui confia aussi ces responsabilités. En 1870, Sara retourna à la maison vicariale à Saint-Boniface, et on lui donna la tâche de s’occuper des étudiants de jour et de la sacristie. 1 Cette année- même, Sara accepta l’invitation de Mgr Vital Grandin de se joindre à un groupe de missionnaires œuvrant dans le Nord-Ouest. L’année suivante, le 19 juin, elle partit servir à Île-à-la-Crosse, à une distance de 68 jours de voyage par caravane. Ce fut un trajet difficile en raison de multiples épreuves : la chaleur écrasante de juillet, les maringouins innombrables, le terrain raboteux et emboué et la pluie.1 De plus, elle devait endurer les peines de s’éloigner de sa famille et de sa communauté.
Malheureusement, en 1872, au début de ses vingtaines, Sara souffre d’une hémorragie pulmonaire. Un missionnaire Oblat implore donc Sara à supplier l’intercession de Sainte Marguerite-Marie de Paray-le-monial. Selon elle, le résultat de ces prières intenses se manifeste miraculeusement dans une guérison presque immédiate. À cause de ces évènements, Sara adopte le nom de celle à qui elle attribuait sa guérison. Dès le 27 novembre 1872, Sara est renommée Sœur Marguerite-Marie[4] avec l’approbation de ses supérieures. Dans une des lettres à son frère Louis, Sara lui raconte son expérience et lui demande permission de faire ce changement. Durant son temps à Île-à-la-Crosse et son travail auprès des jeunes, Sara dû relever plusieurs défis. Elle se retrouva avec une santé chancelante et remplie d’inquiétudes et d’anxiété pour Louis, son frère, qui lui-même traçait un chemin de vie tumultueux. Elle est tombée malade deux ans avant l’exécution de son frère et cette fois, n’échappant pas à la mort, elle est décédée le 10 octobre 1883 à Saskatchewan à l’âge de 35 ans.1
Vous pouvez trouver les lettres de Sara Riel à son frère Louis Riel dans la base de données des fonds d’archives du Centre du patrimoine.