L’école résidentielle de Saint-Philippe (Kamsack, Saskatchewan)

L’école résidentielle de Saint-Philippe (St. Philip) faisant partie de la mission du Fort Pelly et visait les enfants en provenance des réserves de Cote et de Keesekoose (Keeseekouse).
Dès 1880, le père Jules Decorby desservait les communautés autochtones de cette région. Le Codex historicus de la mission du Fort Pelly présente les débuts ainsi : «Cette Mission de St Philippe, appelée autrefois Mission du Fort Pelly (en raison du Fort de la Co. d’Hudson) fut fondée en 1895 par le Rev. Père Jules Decorby OMI, mais visitée longtemps avant, voir même en 1878, par ce même Père, alors déjà, grand missionnaire dans la Saskatchewan. … Durant un long apostolat de seize ans (1895-1911), il donna la plus vive impulsion à cette nouvelle mission en bâtissant : chapelle, école, magasin, bâtiment de toutes sorte,…» C’est en 1902 que le père Decorby déménage la mission à mi-chemin entre Fort Pelly et Kamsack.
En 1901, les Oblats place une demande auprès d’un commissaire du gouvernement fédéral pour l’ouverture d’une école résidentielle près de la réserve de Keesekoose. La première école-pensionnat y est construite en billots ronds, bousillée de mortier mesurant 45 pieds par 40 pieds à deux étages. Deux ans plus tard, les premiers octrois du gouvernement canadien permettaient de mieux rencontrer les dépenses de l’institution. Y enseignaient d’abord des laïcs : les demoiselles Ouimet et Bédard, puis Loulou Atwater remplaça mademoiselle Ouimet. En 1905, cinq Sœurs de la Croix de Saint-André (Filles de la Croix) prenaient la relève de l’enseignement. En 1906, la mission fut appelée Mission de Saint-Philippe de Néri et elle obtint la charge du bureau de poste pour le district. En 1908, les Filles de la Croix quittent la mission.
En 1909, Monseigneur Langevin se tourne vers les Missionnaires Oblates de Marie-Immaculée qui acceptent, en 1910, de prendre en main l’enseignement de l’école de Fort Pelley. Elles ne resteront que trois ans et en 1913, les Oblates quittent la mission. De 1913 à 1928, l’école fonctionna comme une école du jour et l’enseignement se faisait par des laïcs appuyés des Oblats (L1051 .M27R 31-33). Dès 1913, on y comptait dix-neuf enfants à l’école et les Oblats estimaient qu’il serait facile de maintenir cette école avec un minimum de 30 à 35 enfants.
En 1928, on ferme l’école de jour et une nouvelle école résidentielle, dont la construction avait commencé l’année précédente, ouvre ses portes. Le 9 mars, les Missionnaires Oblates reviennent à Saint-Philippe et l’école ouvre le 16 avril avec 45 enfants.
En 1945, le bilan de l’école est le suivant : les élèves de l’école proviennent de familles de la nation des Anishinaabe (Ojibwé, Ojibwa, Saulteux, Sauteux, ou Saulteaux); le nombre de pensionnaires est de 34 garçons et 43 filles; les Sœurs Oblates sont aidées d’une fille autochtone dans la cuisine, les Oblats ont une ferme comprenant une demi-section leur appartenant et une demi-section appartenant au Gouvernement et ils comptent sur un fermier laïc-instructeur et l’aide de 2 autochtones.
En 1961, on commence la construction d’une nouvelle école et le 16 mai 1962, l’inauguration de la nouvelle école résidentielle a lieu. Selon le rapport des Oblats de 1966-1967, le nombre d’étudiants de la 1ère à la 8ième année de l’Agence Pelly se chiffrent à 345, soit 95 pensionnaires et 207 élèves du jour à Saint-Philippe, 28 élèves du jour à l’école Whitesand et approximativement 20 élèves du jour à l’école Key. C’est en juin 1969 que l’école résidentielle de Saint-Philippe dirigée par les Oblats de Marie-Immaculée ferme ses portes.
De 1925 à 1969, période pendant laquelle les Oblats de Marie-Immaculée gèrent l’école résidentielle, les directeurs ont été ; Conrad Brouillet (1925-1934), Alphonse Paradis (1935-1942), Paul-Émile Tétrault (1942-1947), Adéodat Ruest (1947-1953), Jean Lambert (1953-1955), Raymond Beauregard (1955-1957), Léonard Charron (1957-1963) et Edmond Turenne (1963-1969).
Texte révisé en 2022.