Retour de l’éducation française et les droits linguistiques (1967-1992)

1967 – Le gouvernement Roblin adopte la loi 59 (« bill 59 ») qui permet l’enseignement en français pendant la moitié de la journée scolaire.
1968 – L’AECFM perd ainsi son influence puisque le gouvernement s’occupe maintenant de l’enseignement en français. L’urbanisation et les nouveaux moyens de communication accélèrent aussi l’assimilation des francophones. L’AECFM se dissout donc pour faire place à la Société franco-manitobaine fondée en 1968 qui prend en main la direction politique de la communauté franco-manitobaine.
1968 – Mise sur pied des Éducateurs franco-manitobains (EFM) (anciennement la Société des enseignants de langue française). Les Éducateurs franco-manitobains reçoivent le statut d’agence de la Manitoba Teachers’ Society en 1972 et est responsable de conseiller la MTS en matière d’éducation en langue française.
1970 – La loi 113 (« bill 113 »). Le gouvernement provincial dirigé par Edward Schreyer reconnaît l’anglais et le français comme langues d’instruction dans les écoles publiques du Manitoba. Si un nombre suffisant le demandent, les familles francophones peuvent obtenir de leur commission scolaire une ou plusieurs classes françaises. Cette loi est à l’origine de nombreuses luttes au sein des commissions scolaires où les francophones ne sont pas en majorité. Ces luttes sont à l’origine de plusieurs crises notamment autour de l’école Taché, l’école Précieux-Sang, Saint-Claude, Saint-Malo et Somerset par exemple.
1972 – Ouverture de l’Institut pédagogique (devenu depuis la Faculté d’éducation) du Collège universitaire de Saint-Boniface.
1975 – Création du Bureau de l’éducation française (BEF) au ministère de l’Éducation.
1975 – Georges Forest, un homme d’affaires de Saint-Boniface, reçoit de la Ville de Winnipeg, une contravention unilingue pour avoir stationné illégalement. Il intente une contestation judiciaire qui ira jusqu’en Cour suprême.
1978 – Ouverture du Centre de ressources éducatives françaises du Manitoba (devenu depuis la Direction des ressources éducatives françaises) au CUSB – aujourd’hui l’Université de Saint-Boniface.
1979 – La Official Language Act de 1890, est déclarée inconstitutionnelle le 13 décembre 1979 lorsque la Cour suprême du Canada donne raison à Georges Forest, un homme d’affaires de Saint-Boniface qui avait contesté la légalité de la suppression du statut officiel de la langue française au Manitoba.
1982 – La Constitution canadienne est rapatriée et la Charte canadienne des droits et libertés est adoptée. L’article 23 de la Charte garantit aux minorités de langues officielles l’accès et la gestion des écoles en leur langue maternelle. Le Manitoba choisit d’ignorer cet article.
1984 – Le gouvernement du Manitoba propose le concept « école franco-manitobaine » dans le cadre d’un document gouvernemental. La SFM(1) demande au gouvernement fédéral un renvoi direct à la Cour suprême du Canada pour recevoir une réponse définitive sur la portée de l’article 23.
1985 – La Cour suprême du Canada déclare que toutes les lois de la province du Manitoba sont inconstitutionnelles. Un délai de trois ans est accordé à la province pour traduire ses lois et règlements. Reconnaissance officielle par le ministère de l’Éducation de la définition de l’école française.
1990 – L’Arrêt Mahé de la Cour suprême du Canada confirme que l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés garantit aux parents francophones d’Edmonton (en Alberta) un degré de gestion de leurs écoles françaises, langue première.
Ce texte a été rédigé en 2019 pour l’outil pédagogique « L’éducation française au Manitoba » du site web précédent de la SHSB. Il a été révisé en 2022.
Pour voir le restant du module, y compris des informations sur la création du BEF, l’incendie aux bureaux de la SFM et le vandalisme, voir le PDF ci-dessous.
Bibliographie
Le dernier mot aux juges. La Liberté, le 21 juin 1985. Document Ar00501.