Bruxelles

Bruxelles, Manitoba

Village de Bruxelles en 1916 - SHSB49043

Située dans la montagne Pembina, cette paroisse belge est environ 160 kilomètres à l’ouest de Saint-Boniface. Bruxelles signifie «plusieurs petits ponts». Il y eut des colons dans cette région dès les années 1870. En 1889, les habitants accueillent leur premier pasteur, l’abbé Hubert Heyen. La paroisse de Bruxelles ne fut fondée qu’en 1892 par l’abbé Gustave Willems.  Elle fut érigée canoniquement le 20 octobre 1892 et comprenait les localités de Swan Lake, Holland, Cypress River et Glenboro.  

Louis Hacault, venu de Bruxelles en Belgique en 1890, promit à Mgr Taché son entière collaboration pour l’établissement d’une mission.  M. Hacault retournait en Belgique et fit appel au clergé belge.  Il contribua à convaincre l’abbé Gustave Willems, un prêtre bilingue (Français/Flamand). Ce dernier répondit à l’appel et partit pour le Manitoba en compagnie de M. Hacault et de sa famille.  Le 5 juin 1892, jour de la Pentecôte, l’abbé Willems chanta la grande messe à Saint-Alphonse.  Il donna son premier sermon en Flamand le dimanche suivant.  Durant le courant de la même semaine, sur les indications de l’abbé Campeau, curé de Saint-Alphonse, il traça les limites de la paroisse qu’il baptisa Bruxelles, pour rappeler aux Belges la mère-patrie.

On s’empressait alors de construire un presbytère-chapelle.  Les cérémonies de bénédiction eurent lieu le 7 décembre 1892; la première messe fut chantée le lendemain.  De 1892 à 1906 elle a été dédiée à la Sainte Face de Notre Seigneur.  Bâtie en bois, elle mesurait 30′ X 24′. Puis en mars 1893, le bureau de poste ouvre ses portes sur la section 30-1-7 Ouest sous la direction du maître de poste O. Guilbert.

Le Père Hubert Heynen fut nommé curé par Mgr Langevin le 17 novembre 1899.  Les épreuves étant plus grandes que son zèle et sa générosité ont fait qu’il démissionna le 20 juillet 1902.  Les efforts de Louis Hacault et une pétition des habitants envoyée à Mgr Langevin ont contribué au retour de M. Heynen.  Il revient à la fin d’octobre. Il continua d’appuyer ses paroissiens.

Avec beaucoup de difficultés et de persuasion il réussit à convaincre ses paroissiens de bâtir une nouvelle église, l’ancienne trop petite pour une population croissante. Après des pourparlers difficiles, un nouvel emplacement, plus central, est choisi pour la nouvelle église. Bâtie selon le style gothique, mesurant 66′ X 30′, elle avait coûté 6 000$.  Le même été un nouveau presbytère est construit. Entre-temps l’ancienne église est démantelée et une salle paroissiale est construite près de la nouvelle église. La bénédiction de cette nouvelle église a lieu le 30 septembre 1906. Peu après la bénédiction de cette église la paroisse choisit un nouveau patron. Elle est désormais connue sous le nom de Saint-Gérard-Majella-de-Bruxelles.

En mai 1899, on fonde La Société de musique de Bruxelles et, plus tard, en juin la fanfare L’Union de Bruxelles est créée. Elle joue un rôle important dans la vie sociale de la place. On les voit souvent joué à l’occasion d’évènements importants et des pique-niques paroissiaux. En 1921, l’étendard offert par Adolphe François porte le nom de Fanfare L’Union de Bruxelles. En 1939, la fanfare compte 35 membres. De sa fondation à 1970, les chefs de la fanfare ont été : Jean Agarand, Gustave Hutlet, Adolphe François, Charles Hacault, Arthur Doyon, Jean Louis Hacault et Albert Simoens.

Au mois d’août 1914, quatre Ursulines de Tildonk arrivent à Bruxelles prendre la direction de l’école. Il y avait à cette époque deux magasins et un bureau de poste. La petite école d’une pièce permettait d’offrir un enseignement pour les années d’un à six. Les religieuses et les pensionnaires couchaient au presbytère. Dès octobre, on commence  la construction d’un couvent de trois étages. En 1918, une école de briques est construite comprenant 5 classes, une salle commune, une chapelle, un dortoir et une grande cave avec vestiaire, buanderie, etc…

En 1916, la population de la paroisse atteint 500 personnes.  L’église devenue trop petite, Mgr Arthur Béliveau demande à M. l’abbé Heynen d’étudier la possibilité de fonder une nouvelle paroisse entre Bruxelles et Notre-Dame-de-Lourdes. Ceci ne s’est jamais matérialisé. Cependant, M. Heynen encourage la construction d’une nouvelle église de 80′ X 44′ au coût de 18 000$. Terminée à temps pour la messe de minuit de 1918, Mgr Béliveau la bénit le 25 mai 1919.

En 1938, l’électrification se rend à Bruxelles.

Le 4 mai 1954, l’école et le couvent sont dévorés par les flammes. Le tout est remplacé et complété en janvier 1955.

En 1921, Bruxelles comptait 600 personnes, en 1945 on dénombre 100 familles catholiques et en 1972, il y a 90 familles pour un total de 460 paroissiens. L’activité économique la plus importante de la région a été depuis le début l’agriculture, en particulier l’élevage et la culture de céréales.

De 1951 à 1991, l’église subit plusieurs rénovations majeures : fournaise, cheminée, fondation, insulation, etc.  Depuis les années 2000, il n’y a plus de prêtre résidant à Bruxelles mais les laïcs président les célébrations du dimanche.

 

Texte rédigé par l’équipe de départ responsable de la réalisation d’Au pays de Riel, début des années 2000.

Texte révisé en 2022.

Bibliographie

 

CEFCO, AlmanachCEFCO, Almanach français au Manitoba, Collège de Saint-Boniface, Saint-Boniface, Manitoba, 1984, p. 21-22.

Exposition missionnaire, Saint-Boniface, 1945.

La Liberté et le Patriote, Winnipeg, Manitoba, 16 juin 1944.

Bruxelles History Book Committee, Treasured Memories of Bruxelles, 1992.

Archives de la Société historique de Saint-Boniface.

1914 Bruxelles 1964

Noms géographiques du Manitoba, 2002

Memories of Lorne 1880 1980 A History of the Municipality of Lorne

Français au Manitoba, Collège de Saint-Boniface, Saint-Boniface, Manitoba, 1984, p. 21-22.

Exposition missionnaire, Saint-Boniface, 1945.

La Liberté et le Patriote, Winnipeg Manitoba, 16 juin 1944.

Bruxelles History Book Committee, Treasured Memories of Bruxelles, 1992.

Archives de la Société historique de Saint-Boniface.

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