Hubert Garnier
Hubert Garnier : La sculpture architecturale
Le fonds Bernard Mulaire contient une importante documentation portant sur les artistes franco-manitobains. On y trouve aussi de nombreux documents liés à des projets qu’il a réalisés au cours des années.
Parmi ceux-ci se trouve une série d’expositions qui ont été montées au Centre culturel franco-manitobain peu après son ouverture officielle.
L’exposition Hubert Garnier : La sculpture architecturale a été présentée du 18 mars au 29 avril 1976. L’exposition était accompagée d’un catalogue qui a été ensuite publié dans la série Collection Miroir aux Éditions du blé. Sur la page couverture se trouve le chapiteau de la Banque de Montréal, angle du Portage et rue Vaughan.
En terminant son texte de présentation, Bernard Mulaire écrit : «Le défi aura été pour lui comme il l’aura été pour les artistes depuis toujours d’ajouter du sien en dépit des restrictions. S’il donna en plusieurs projets libre cours à son imagination, c’est surtout dans les détails autrement qu’il se sera imposé. Un exemple intéressant : voir les différences entre les emblèmes de la Banque de Montréal à Winnipeg et à Toronto.»
En 2016, le Bernard Mulaire précise les circonstances de la production de cette exposition et relate quelques anecdotes :
«En préparant le programme de cette première année de la galerie du CCFM, j’ai voulu mettre en valeur toutes les générations des artistes du Manitoba français et toutes les techniques. Durant l’été précédant la saison officielle, j’ai exposé Pauline Boutal dans le cadre d’une expo des costumes du Cercle Molière (que je considère comme l’un des solos que le CCFM a accordés à PB) et puis ai consacré un solo à Roger Lafrenière.
J’avais connu Hubert Garnier chez les monuments Brunet où j’ai travaillé tous les étés entre les âges de 16 ou 17 ans et 23 ans. J’étais alors étudiant au Collège de Saint-Boniface puis à la School of Art de l’Université du Manitoba. Je faisais les inscriptions (lettrage et dessins) sur les monuments. Entre autres, j’ai fait les inscriptions sur les monuments d’une grande partie du cimetière de la rue Archibald, y compris ceux de mes parents et de mes grands-parents maternels.
Bien sûr, les jeunes artistes ne valorisaient pas beaucoup l’oeuvre d’un sculpteur architectural comme Garnier. On le voyait comme un artisan, ce qui pour beaucoup était méprisable. Je me souviens de l’entrevue qu’il a accordée à CBWFT au moment de l’expo et l’animateur Georges Paquin, ancien chanteur d’opéra, l’avait accosté à ce sujet.
Anecdote : en prévision de l’expo de Garnier, je suis allé le voir à Saint-Vital. Il m’a montré une boîte pleine de ses archives, autant de bouts de papier jaunis et poussiéreux qui documentaient sa carrière. J’ai tout pris en note. Cela a donné le catalogue de la collection Miroir. Plus tard, sa veuve Rolande Garnier m’a dit que devant déménager et ne sachant pas quoi faire des archives de Hubert, elle avait tout jeté à la poubelle. Elle a même fait détruire un grand bas-relief en plâtre que Hubert conservait dans le sous-sol de leur maison. Il faut toujours se rappeler à quoi servent les centres d’archives et les musées.»
