Le 4 février 2025, Saint-Boniface, Manitoba — La Société historique de Saint-Boniface (SHSB) met en lumière l’histoire oubliée du cimetière de l’Asile Ritchot grâce à ses riches archives. Son objectif : mieux comprendre ce site et son importance patrimoniale. Cette démarche s’inscrit dans un contexte de tensions entre les citoyens de Saint-Norbert et le propriétaire actuel du terrain de la forêt Lemay, où se trouve ce cimetière historique.
L’Asile Ritchot, actif au tournant du 20e siècle, était une institution catholique qui jouait un rôle central dans l’hébergement de personnes sans soutien, notamment des orphelins ainsi que des filles et femmes enceintes qui étaient célibataires. Comme beaucoup d’établissements similaires de l’époque, il fonctionnait avec des ressources limitées et un manque de personnel, faute d’un financement suffisant. Cela a entraîné des conditions insalubres, facteurs sous-jacents à la propagation des maladies, créant des défis importants dans son offre de soins et de services.
Le rôle de la SHSB
La SHSB se voue à préserver et à mettre en valeur le patrimoine francophone et métis de la province du Manitoba. Les recherches menées dans le cadre du dossier de l’Asile Ritchot s’inscrivent dans ce rôle, et l’organisation a consulté des documents historiques pour mieux comprendre l’histoire de ce site. De plus, la forêt Lemay à St-Norbert est l’hôte de monuments catholiques construits par des communautés religieuses et leurs alliés, contribuant au patrimoine bâti de la francophonie manitobaine.
Considérations
- Les registres disponibles indiquent la présence d’un cimetière, mais les documents d’archives ne permettent pas de connaître avec précision son étendue à travers le temps et l’espace, ni les pratiques funéraires de l’époque.
- Deux registres de sépultures de l’Asile Ritchot répertorient 726 enterrements d’enfants âgés d’un an et moins de 1907 à 1912 dans le « Cimetière des Sœurs de la Miséricorde à St-Norbert », aussi connu sous le nom du cimetière de l’Asile Ritchot.
- Un survol quantitatif préliminaire de registres d’admission des enfants à l’Asile Ritchot avait répertorié un total de 3383 décès associés à l’Asile. Cependant, le lieu d’enterrement des enfants n’est pas généralement indiqué dans cette source primaire.
- Les sources primaires n’indiquent pas de manière bien ordonnée les origines ethniques des enfants qui étaient hébergés à l’Asile Ritchot. Une analyse préliminaire des sources existantes suggère que la plupart de ces enfants étaient de souche canadienne-française ou européenne. Parmi les 3383 décès rapportés, 31 enfants avaient été identifiés comme étant Métis. 225 enfants Métis étaient inscrits à l’Asile.
- L’analyse des données est en cours et les données quantitatives préliminaires doivent toujours être confirmées par une vérification.
- Winnipeg a des précédents historiques de perte de sites patrimoniaux et de cimetières en les réaménageant pour des développements modernes, y compris une partie du cimetière de la Cathédrale de Saint-Boniface.
- La SHSB n’est pas experte en droit funéraire et ne peut donc pas se prononcer sur la légalité des démarches du promoteur souhaitant établir un ensemble résidentiel sur ce site. Cela dit, la SHSB estime que des analyses supplémentaires sont nécessaires.
« En tant que gardiens d’une partie importante de notre patrimoine historique, notre rôle est d’apporter des faits et du contexte historique. Les recherches sur l’Asile Ritchot permettent de mieux comprendre les enjeux de l’époque et mettent en lumière des réalités parfois difficiles. Nous croyons qu’une approche rigoureuse et éclairée est essentielle dans ce dossier. »
– Émilie Pigeon, directrice générale, Société historique de Saint-Boniface
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Société historique de Saint-Boniface (SHSB)